Zoom sur l’amour

L

’abbaye de Daoulas, dans le Finistère, récidive et continue d’étudier avec l’exposition Amour, les récits d’Orient et d’Occident [1], le sentiment amoureux dans sa diversité culturelle.

Déjà en 2015, dans la suite des débats suscités par le mariage pour tous, l’exposition Petits arrangements avec l’amour[2]traitait des formes d’union existantes de par le monde : du mariage classique en noir et blanc à la pratique de la polygamie, en passant par des alliances étonnantes avec des divinités, des êtres surnaturels, des défunts ou encore un arbre comme cela se pratique en Inde. Ainsi, le désir d’union recouvre des formes multiples avec des logiques différentes. Ce qui est « normal » ici est « hors norme » ailleurs, et inversement. Cette année, l’exposition met en relation l’amour en Orient et en Occident, et questionne dans le volet Jouir sans entraves ? le rapport au corps et à la jouissance, tantôt accepté, tantôt rejeté. Ainsi, contrairement aux idées reçues, le monde islamique valorise le rapport au plaisir sexuel dans le cadre marital. En Occident, les variations autour de la paillardise, du libertinage et de l’érotisme sont explorées. Mais on sait que la jouissance phallique n’est pas l’amour, et qu’elle concerne l’Un-tout-seul, sans l’Autre. Tel cet homme qui se livre dans un témoignage enregistré : la femme aimée est celle de ses rêves et non celle avec qui il partage sa vie.

Pour Lacan, « Seul l’amour permet à la jouissance de condescendre au désir »[3], c’est ce que met en œuvre la cure analytique.

[1]    Exposition « Amour, récits d’Orient et d’Occident », Abbaye de Daoulas, du 06 mars 2021 au 05 décembre 2021.

[2]    Exposition « Petits arrangements avec l’amour », Abbaye de Daoulas, du 19 juin 2015 au 03 janvier 2016.

[3]    Lacan J., Le Séminaire, livre X, L’Angoisse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2004, p. 209.